Trucs et conseils d’un entrepreneur « undercover »
Philippe Latour nous explique qu’il a toujours gardé une vision d’entrepreneur au sein de son rôle d’intrapreneur. Il nous parle aujourd’hui de ses astuces pour bien réussir comme intrapreneur.
Et voilà, je me lance!
Voici donc mon premier texte sur Opportunités. Co et j’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que j’en ai à lire les autres collaborateurs et ainsi alimenter ma soif d’entrepreneuriat. Certains se demanderont peut-être ce que je fais à écrire sur un site dédié à l’entrepreneuriat, car après tout, je ne suis pas propriétaire de l’entreprise que je gère comme un « vrai » entrepreneur! En fait, j’en ai eu une entreprise, que j’ai démarrée quand j’avais 14 ans, mais j’y reviendrai dans une prochaine chronique. Ce qui est sûr, c’est que depuis mon arrivée sur le marché du travail, j’ai eu une belle progression justement parce que j’ai toujours gardé une vision d’entrepreneur devenant ainsi un intrapreneur! Je vais donc vous partager certains de mes trucs et conseils qui sont aussi valables pour un employé qui voudrait grandir que pour un entrepreneur qui doit apprendre à devenir un meilleur gestionnaire.
Il y a plusieurs définitions à ce qu’est un intrapreneur qui pourrait se résumer par un employé qui a un grand esprit entrepreneurial et beaucoup d’initiative. Pour moi c’est beaucoup plus que cela et c’est mon premier conseil :
Gère l’ensemble de tes responsabilités et de tes actions comme s’il s’agissait de ton entreprise et de ton argent et sois créatif et innovant.
Des exemples? À 15 ans, j’ai été nommé responsable du programme de cours de tennis de la ville où j’habitais et j’ai donc hérité de la gestion de mon premier budget. J’ai analysé les dépenses et au lieu d’acheter des filets neufs comme l’avaient fait mes prédécesseurs, j’ai amené lesdits filets chez une couturière et sauvé énormément de $$. Au lieu de me rendre à nos compétitions en taxi, j’ai mis sur pied un programme de parents bénévoles pour les voyagements (ils assistaient aux rencontres de toute façon) et j’ai été cherché une commandite pour les vêtements des coachs chez Sports Experts en échange de références si des élèves avaient des besoins en raquettes et vêtements de sport. Le résultat? Le directeur des loisirs était furieux, car je n’avais pas dépensé suffisamment et il avait peur de se faire amputer son budget de l’année suivante (vive la gestion des fonds publics, mais ça c’est une autre histoire!). De la même manière, plusieurs entrepreneurs dépensent beaucoup trop dans leurs premières années d’opérations (une nouvelle enseigne de restaurant qui coûte les yeux de la tête, des voyages en premières classes, car on est maintenant PDG, des rencontres au restaurant où on ramasse la facture, etc.) alors que ce n’est pas nécessaire et qu’il y a plein d’autres façons d’arriver aux mêmes résultats.
Un intrapreneur est par définition quelqu’un qui aime entreprendre, qui a beaucoup d’initiative et va voir des opportunités d’améliorations ou de rentabilité, mais il faut savoir doser cet esprit d’initiative et faire participer les gens qui nous entoure ce qui m’amène à mon deuxième conseil :
Tes habiletés politiques sont plus importantes que tes habiletés techniques alors fait grandir les gens avec toi au lieu de grandir à leur détriment.
Il est évident que malgré tout l’enthousiasme du monde, tu n’arriveras pas à grand-chose seul et que si tu n’es pas en mesure de mobiliser les gens autour de toi, tu risques de trouver le temps long.
C’est drôle, car tout au long de mes études, que je sois dans un cours de comptabilité, de finance, de marketing, la seule chose qui revenait dans la bouche de chaque professeur et qui m’a le plus marqué, c’est que peu importe le domaine, les habiletés politiques(le savoir-être) seront toujours plus importantes que les habiletés techniques(le savoir-faire) et encore aujourd’hui, je peux tolérer des gens dans mon équipe qui doivent améliorer certains points techniques(on en a tous), mais il y a certaine attitude que je ne tolère tout simplement pas. Ce conseil est encore plus vrai pour un entrepreneur. J’ai côtoyé de nombreux entrepreneurs qui étaient colériques, qui avaient la science infuse (en anglais ‘’my way or the highway’’) et qui a perdu beaucoup de temps et des ressources de qualité tout au long de leur parcours et qui seraient arrivés bien plus rapidement à leur fin s’ils avaient su mobiliser et faire grandir les gens autour d’eux.
Finalement, comme intrapreneur qui sait se démarquer, il arrive parfois qu’on te propose des postes pour lesquels tu n’as pas d’expérience, mais voilà mon dernier conseil :
Saisir l’opportunité quand elle se présente, foncer et ne pas regarder en arrière.
Si ton patron te propose un poste et que tu lui réponds que tu n’es pas certain, que tu n’as pas l’expérience, je doute fort qu’il te le propose de nouveau! Six mois après être sorti de l’école, je me suis retrouvé à travailler pour Intrawest à Tremblant, j’avais une équipe de plusieurs acheteurs qui faisaient deux fois mon âge alors que ma seule expérience de gestion était celle de coordonnateur du tennis et j’ai dû acheter des produits et services comme des meubles pour des hôtels comme le Westin (alors que je n’avais jamais acheté de meuble de ma vie, habitant encore chez mes parents six mois plus tôt!) ou encore refaire le 9ième trou sur le parcours du prestigieux golf Le Diable alors que je n’avais jamais joué! Est-ce que j’ai été bon tout le temps? Bien sûr que non, mais j’ai appris énormément ! De la même façon, comme entrepreneur, il se peut qu’une opportunité arrive, que vous ne soyez pas nécessairement prêt, mais sur laquelle vous sautez à pied joint et qui se révélera un franc succès. Bien souvent, une entreprise débute dans un créneau et trouve en cours de route une autre voix plus porteuse et qui lui permettra de grandir davantage! La Presse Plus, ça a déjà été un journal papier et Apple ne vendait pas de téléphone! Les entreprises qui survivent sont celles qui réussissent à se réinventer. Sur ce, bonne lecture!