Portrait express avec Michaël Lévesque
Plaideur chevronné, il représente des entreprises ainsi que des particuliers devant les tribunaux du Québec : il est habile négociateur qui détient des connaissances pragmatiques et déterminantes quant au sort des règlements hors cour ainsi que des conférences de règlement à l’amiable (CRA) auxquelles il participe fréquemment. Associé chez Juriseo, je vous présente Me Michaël Lévesque !
Peux-tu me décrire en quelques phrases ton entreprise?
C’est une entreprise en services juridiques que j’ai cofondé avec mon associé Me Nicolas Archambault : c’est un cabinet d’avocats, principalement en litige où l’on plaide divers dossiers, tant en droit famille qu’en commercial et l’immobilier avec notre équipe composée jusqu’à présent de 5 avocats leaders dans leurs domaines.
L’objectif principal ? Être accessible pour nos clients et répondre à leurs besoins avec efficacité.
D'où t'es venue l'idée, le concept de cette entreprise?
Sincèrement, c’est parti du côté de mon associé et ami Nicolas (qui se spécialisait initialement au niveau technologie et information (TI), diffamation et atteinte à la réputation) : il voulait qu’on crée ensemble notre propre bureau depuis longtemps.
On était plus jeune, je craignais beaucoup les risques et aussi être en association avec quelqu’un : mais il m’a dit « ait confiance : tu ne peux pas manquer de clients ! Avec tout le bouche-à-oreille qu’on a déjà et qu’on va développer, ça va bien aller. »
Alors on est parti, on a acheté rapidement notre condo commercial à Terrebonne, on a trouvé notre nom Juriseo (qui veut dire en latin : droit devant) – il s’agit aussi de son idée-, on a propulsé rapidement notre temps et engagement, car à l’époque, je n’avais pas encore d’enfants, donc je facturais plus de 40h par semaine (ce qui représente un travail de plus de 65h par semaine). Pour donc bien partir l’entreprise, je ne me suis pas payé de salaire pendant plusieurs mois afin de le réinvestir dans la publicité et développement afin nous sécuriser et de grandir notre cabinet éventuellement.
Quel a été ton plus grand défi jusqu’à présent et quelles leçons en tires-tu?
Le fonctionnement pour devenir avocats est que nous sommes tous formés comme des généralistes, c’est-à-dire que la formation de base est imposée à tout le monde uniformément. Par contre, c’est en stage que là, tu vas te spécialiser dans un domaine particulier. Personnellement, je voulais aller à la cour. J’ai donc choisi des domaines de litige qui m’amènent à faire des dossiers de Cour.
Le plus grand défi c’est de gérer une entreprise tout en demeurant un « avocat » qui fait des dossiers de Cour : Je suis alors, en étant qu’entrepreneur, partagé entre ma passion (ce que j’ai choisi, aime faire) et les tâches de gestion : vu que je trouve parfois qu’il y a une partie non-délégable, j’en prends beaucoup sur moi afin de me sentir plus proche de mon équipe.
Je dois donc trouver l’équilibre autant dans ces facettes de l’entrepreneuriat et aussi la vie professionnelle/personnelle que j’ai choisi (maintenant avec 2 enfants).
Que manque- t-il comme outil aux nouveaux entrepreneurs?
Si je prends notre histoire, nous avons été très débrouillard pour trouver les outils qu’il nous fallait, l’emplacement et nous étions aussi bien entouré avec notre environnement que nous avions bâti depuis quelques années.
Ce que j’observe en ce moment par contre, c’est que les jeunes entrepreneurs manquent d’expérience : c’est impératif de se trouver auprès de mentor pour le partage des connaissances des plus anciens ou d’un consultant qui a du vécu pour bien partir et croître adéquatement.
Comment fais-tu pour faire connaître ton entreprise?
Je te dirais où je « score » le plus, c’est dans nos activités où l’on s’implique bénévolement : on oblige aussi l’équipe à le faire, car le côté social nous tient à cœur et en plus, c’est du référencement direct et le meilleur outil reste le bouche-à-oreille. Il faut savoir partager sa richesse et je parle ici de notre expérience comme avocat. Un avocat est très utile pour des organismes sans but lucratif par exemple.
Nous sommes entre autres pour Éduca-loi, avec des formations dans les écoles : notamment sur le consentement sexuel, mais aussi sur plusieurs C.A. d’OBNL, C.A. du Barreau Laval, ou encore des comités consultatifs pour le Barreau du Québec ;
Je suis aussi V.P. de l’Association des jeunes Barreaux de Région, et nous participons fréquemment aux activités Chambre de Commerce et d’industrie Les Moulins, etc…
Je suis aussi dans un groupe « Mon Réseau d’Affaires » qui me donne plus de 20 références concrètes par année.
Le plus important demeure les clients satisfaits qui nous référent et on investit tout de même dans la publicité diversifiée. On prend le temps tous les jours de discuter avec les gens qui téléphonent. Cela demande beaucoup de temps, mais ça vaut la peine.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui se lance en affaires?
Pas que je veux prêcher pour ma paroisse, mais certainement que je conseille fortement de consulter un avocat et un comptable avant de démarrer une entreprise: on néglige ces aspects dès le départ car on a moins d’argent, mais on finit toujours par aller voir ces spécialistes et ça coûte plus cher au final.
C’est un investissement qui permet de placer les bases solides pour un entrepreneur (légalité et chiffres) et sécurise le futur.
Mon conseil numéro 2 est de ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus : comme nous, nous sommes loin d’être des avocats traditionnels : on est présent avec des moyens technologiques, ce qui permet véritablement d’être accessible pour nos clients.
Il faut aussi développer des affinités avec les clients (dans la mesure du raisonnable), pour qu’ils ressentent nos valeurs et qu’ils comprennent que nous sommes réellement là pour eux.
Je le dis même dès le début : « Appelez en d’autres, magasinez votre avocat, parce qu’il faut que ça clique : la relation doit être « agréable » sinon, vous aurez encore plus d’argent à dépenser inutilement à changer d’avocat parce que vous êtes mal à l’aise ou insatisfait» Il suffit d’être constructif et de rassurer le client. Je répète tous les jours à nos employés l’importance des suivis des dossiers auprès de nos clients. C’est souvent une raison que les gens nous donnent (absence de suivis) lorsqu’ils désirent transférer leur dossier au sein de notre firme,
« Nous on sert les gens »