Entrevue avec Nicolas Duvernois de Pur Vodka
Vous connaissez sans doute Pur Vodka, cette vodka canadienne la plus récompensée des Amériques avec à ce jour 57 médailles gagnées dans les concours internationaux les plus prestigieux. Nous vous présentons son créateur!
Entrevue avec Nicolas Duvernois, fondateur de Pur Vodka
Entrevue transcrite:
Opp: Gregory Slogar pour Opportunités, ce matin on a la chance de rencontrer un jeune entrepreneur à succès qui connaît le succès! Je vous dis Pur Vodka; Romeo’s Gin; la fondation Romeo’s Gin pour les artistes; Adopte inc. super intéressant… on peut l’aborder; la jeune chambre de commerce; l’École d’entrepreneurship de Beauce où tu as fait un passage; le blogue dans le journal Les Affaires puis là, dernièrement un nouveau petit bébé…
Nicolas : Un autre produit!
Opp: Un autre produit!
Nicolas : Deux mois, petite Charlotte!
Opp: Comment tu y arrives? Comment tu fais ça l’intégration?
Nicolas : Je suis très occupé!
Opp: Ça, on n’en doute pas!
Nicolas : Je suis très occupé! Tu sais, le fameux terme conciliation travail-famille je ne sais pas vraiment si ça existe, mais je suis à la recherche. Je suis à la recherche au moins, je suis à la recherche.
Opp: De c’est quoi exactement?!
Nicolas : Je suis comme un alcoolique, quand il le sait qu’il est alcoolique au moins, c’est bon! Je sais que j’exagère, mais, à cause de plusieurs trucs… à cause de mon passé, je prends chaque opportunité que j’ai et j’essaie d’en tirer le maximum.
Opp: Tu as de la misère à dire non?
Nicolas : Oui… oui
Opp: Beaucoup…?
Nicolas : Beaucoup! De moins en moins, mais… je suis passionné de ce que je fais donc, quand on aime ce que l’on fait pourquoi on dirait non?
Opp: Tout à fait! Parlant d’opportunité que tu saisis, que tu saisis, que tu saisis, on te voit un peu partout dans la scène montréalaise surtout, mais aussi Québécoise. Tu es souvent à l’étranger aussi… l’implication sociale ce n’est pas tous les entrepreneurs qui s’impliquent autant! Certains s’impliquent d’autres s’impliquent pas du tout. Pourquoi toi tu le fais? Parce que tu le fais abondamment
Nicolas : Oui, je le fais sans nécessairement réfléchir. Je le fais par réflexe presque familial. Mon père a toujours presque autant travaillé bénévolement que travaillé avec une paye. Donc, c’est peut-être ça, ma sœur aussi, ma mère c’était à la maison et elle travaillait aussi, mais à la maison. Tu sais c’est du bénévolat! C’est la plus grosse des jobs! Moi, ça l’a été un peu naturel de me dire : « Tu sais quoi, si j’ai une chance de pouvoir réussir pourquoi pas essayer de donner cette chance-là à d’autres personnes? » Encore une fois, ça revient à la passion. Je m’implique beaucoup dans quelques causes. Pas énormément de causes, mais beaucoup l’entrepreneuriat et tout ça. Ben, j’aime ce que je fais donc ça me fait triper puis c’est comme un verre de lait : réussir tout seul c’est bien, mais réussir ensemble c’est mieux!
Opp: Oui, tout à fait!
Nicolas : Donc, je me dis : « On est tous gagnants si tout le monde réussit, non? »
Opp: Oui!
Nicolas : Donc, c’est un peu mon objectif!
Opp: Quand je faisais ma recherche pour l’entrevue, je regardais un peu les gens qui t’entourent. On n’est pas obligé de les nommer, mais c’est quand même des grosses pointures qui t’appuient.
Nicolas : Oui, oui je suis vraiment… j’allais dire chanceux, mais je déteste ce terme-là. Je pense qu’on a toute la même chance selon moi, mais je suis allé les chercher!
Opp: Ok! Tu es allé les chercher?
Nicolas : Ouais, j’ai approché… on peut les nommer… monsieur Guy Cormier PDG du Mouvement Desjardins; Alain Bouchard qui est très proche de moi; Pierre Pomerleau. Ce sont vraiment des personnes que j’avais en très haute estime et que je me suis dit que si je veux atteindre des sommets qu’ils ont atteints ben il faut que j’apprenne de ceux qui ont fait le chemin.
Opp: Ok! C’est intéressant, donc tu as choisi… on va faire une petite parenthèse là-dessus. Tu as choisi… tu t’es dit moi j’ai en haute estime A – B – C. Je prends le téléphone et j’appelle. Je dis : « Bonjour, mon nom c’est Nicolas Duvernois puis… »
Nicolas : « Je fais de la Vodka! » Haha… ça ouvre bien là…
Opp: « Ça te tentes-tu de prendre un verre? »
Nicolas : Oui, mais à travers mes multiples implications souvent je les croisais dans un endroit ou un autre… conseille d’administration et je ne sais pas quoi. Puis, de fil en aiguille, je suis tombé en amour professionnellement avec certaines personnes qui ont vraiment… tu sais au Québec c’est une toute petite société donc on ne réalise pas à quel point ils ont réussi grandement.
Opp: Oui!
Nicolas : Puis, réussir… pas juste monétairement, mais aussi leur vie entre guillemets. Puis, ça m’a beaucoup inspiré donc je me suis dit : « Moi, je veux être à côté de ce monde-là! »
Opp: Quand tu dis réussir au-delà de réussir monétairement parce que quand qu’on est entrepreneur évidemment il y a une dimension monétaire. Mais, on oublie les gens qui ne sont pas entrepreneurs ou qui rêvent de devenir entrepreneurs oublient que la réussite c’est autre chose que monétaire. Il y a d’autres choses, il y a d’autres dimensions! Ça pour toi, ça serait quoi les autres dimensions?
Nicolas : Bien, je te dirais que c’est un tout la réussite! Parce que tu as beau être un milliardaire si ta femme veut te divorcer tu n’as pas réussi quelque chose.
Opp: Ça va t’en coûter!
Nicolas : Ça va t’en coûter aussi! Si tes enfants ne te reconnaissent pas quand tu rentres le soir parce que tu n’es jamais là. Tu sais, tout ça, c’est très important pour moi. Puis, ça l’a beaucoup changé au fil du temps la réussite parce qu’au début quand on se lance en affaires on connaît une réussite symbolique entre guillemets ou une réussite d’estime. Alors, le monde te reconnaisse dans la rue, mais tu n’as pas plus une cenne. Ça, c’est une étape à passer et ensuite, l’argent entre en jeu. Ça c’est une autre étape à passer parce que là, il y a du monde qui te reconnaissent, mais qui ne te connaissent jamais.
Opp: Et qui viennent juste…
Nicolas : Oui, tout d’un coup ils sont là! Exactement, mais je crois que c’est vraiment… c’est très important d’avoir… je dis ça, mais c’est moi-même très difficile de le vivre! D’avoir cette fameuse équilibre-là où tu réussis oui professionnellement, mais… Un exemple : si tu es un patron qui réussit, mais que tous les employés dans ton entreprise ont envie de te poignarder… tu n’as pas plus réussis aussi! Donc, je crois que c’est vraiment un mélange! Il faut réinventer le terme réussite et puis arrêter de voir que c’est juste une Ferrari… tu peux être en Toyota et être heureux toute ta vie.
Opp: Si on fait du pouce sur ça, pour toi le succès, la réussite… c’est quoi?
Nicolas : Autant réussir professionnellement que personnellement. Moi, je crois qu’avoir cette fameuse équilibre-là, 50-50 que je vise…
Opp: …que tu es à la recherche de…
Nicolas : que je suis à la recherche de… ça, selon moi, c’est une belle réussite.
Opp: Tu as mentionné tes parents, tu as mentionné ta sœur, tu as deux enfants… moi, je te connais un peu depuis avant…
Nicolas : … depuis longtemps…
Opp: … donc la famille pour toi ça semble jouer un…
Nicolas : C’est primordial! Sans famille et sans une équipe… moi je ne sais pas comment je fais pour réussir! Parce qu’au tout début la famille est là pour te supporter et te faire vivre. Ma femme me faisait vivre! Et ensuite, l’équipe c’est primordiale à… une personne ne peut pas faire tout ça!
Opp : Ça, ça l’a soudé votre famille, quand tu dis au début c’était ma femme qui « paddait » … et elle est encore là!
Nicolas : Je te dirais que ça l’a aidé toute cette croissance-là. Ça l’a aidé toute cette folie-là entrepreneurial parce que j’avais une base. J’avais quelqu’un à qui je pouvais revenir tous les soirs ou tous les jours mêmes! Puis, qui comprenait un peu ce que je faisais. Tu sais, si j’avais rencontré ma femme il y a deux ans… c’est une autre réalité! Donc, je ne dis pas que c’est moins bien ou mieux…
Opp : Non, non, mais sans faire de jugement…
Nicolas : … mais c’est complexe. Plus ça grandit plus c’est complexe d’avoir des affaires, autant personnellement. Moi, ma femme c’est elle qui me faisait vivre et puis, c’est elle qui a aidé à ce que Pur Vodka devienne un succès. Donc, je lui dois tout et ça fait en sorte qu’on est encore plus fort grâce à ça!
Opp : Tout à fait, tu as appris à gérer des employés maintenant. Tu as parti ça tu avais été seul, après ça avec un partenaire, après ça ça monte, ça monte, ça monte! Si je demandais à tes employés quel genre de patron tu es…
Nicolas : Ah! Ils vont dire que je suis rêveur. Ils vont dire que je suis un peu perdu des fois, mais ils vont dire que je travaille et puis que… Je dis rêveur, mais j’atteins mes rêves!
Opp : Pour toi, c’est important d’avoir des rêves?
Nicolas : Oui, mais c’est encore plus important de les atteindre.
Opp : Ok!
Nicolas : Je ne veux pas rêver pour rêver!
Opp : Donc, tu planifies? Tu te dis : « Je veux atteindre ÇA! »
Nicolas : Oui, voici le rêve que j’ai et qu’est-ce que je dois faire pour l’atteindre?
Opp : Ok! Là, tu t’appuies sur ton équipe?
Nicolas : Oui, énormément!
Opp : J’aimerais ça que tu me parles de Adopte inc. qui… je sens qu’il y a une dimension spéciale pour toi!
Nicolas : Ouais, ça, c’est un projet très important pour moi. Adopte inc. c’est un mouvement que j’ai lancé comme idée avant tout. Il y a deux ans, dans mon livre. L’idée c’est littéralement la métaphore de la petite boule de neige en haut de la montagne qui est devenue un monstre en bas de la montagne. C’est vraiment une fondation pour aider les jeunes entrepreneurs. Je voulais créer des ponts entre les entrepreneurs à succès et les entrepreneurs émergents. Cette fondation-là ce qu’elle fait en sorte c’est… en gros c’est qu’elle fait tout ce que j’aurais rêvé avoir quand je lavais les planchers à l’hôpital! Donc, elle donne un salaire, de la formation continue, du mentorat de très haut niveau ( d’ailleurs avec Alain Bouchard, Yves Cormier… toutes ces personnes-là), on donne des expériences entrepreneuriales uniques (on les amène à C2 Montréal… on les envoie un peu partout). Puis, c’est vraiment une aide sur 12 mois. On en a adopté 25 la première année et on en adopte 25 autres cette année. Donc, 50 entrepreneurs déjà qui vont avoir une chance! Puis, on le voit…
Opp : Tu vois des résultats concrets!
Nicolas : Ahhh oui, on voit des résultats CONCRETS, et ce, très rapidement. Je suis content parce que ça prouve que j’avais raison de le faire.
Opp : Hahaha, un autre rêve d’accompli sur ta « bucket list ». Je veux te parler du Code Québec. Jean-Marc Léger et d’autres partenaires, dont l’historien Éric Bédard ont écrit… ont essayé de trouver l’ADN de l’entrepreneur québécois. Dans le Code Québec Éric Bédard soutient que les entrepreneurs québécois ont peur d’être responsables. Il dit qu’il y a un décalage entre l’action et l’intention. Est-ce que toi, tu vois ça parce que tu te promènes?
Nicolas : Oui, je le vois. Tous les entrepreneurs que je rencontre veulent faire en sorte que le Québec soit une meilleure province, ou société, mais ils ont peur de prendre parole parce que s’ils prennent parole en deux secondes tu vas te ramasser dans les journaux bien souvent. Donc, ils vont prendre parole sur des sujets que tout le monde est pour. On est tous contre les nuages. Il y a un risque de prendre parole, de prendre position sur des sujets d’actualités qui touchent les cordes sensibles. C’est dommage parce que je crois qu’on se drape du mot liberté d’expression, mais dès que quelqu’un parle on le ramasse.
Opp : Pourquoi?
Nicolas : Ben, je…
Opp : Tant que tu as une explication…
Nicolas : Moi, je crois que ce n’est pas tout le monde qui a la chance de pouvoir parler à un grand public puis c’est la frustration de la personne qui n’a aucun écho. Donc, il parle, mais c’est juste le miroir qui écoute. C’est compliqué de réussir comme ça!
Opp : Est-ce que ça ne serait pas lié à grandeur ou à la petitesse de notre société…
Nicolas : C’est un village!
Opp : La mentalité de village…
Nicolas : Ça c’est sur et certain, c’est lié aussi à une certaine jalousie. Lié à… tu sais les phrases : « On sait bien lui… » ou on fait des amalgames. On mélange toutes les histoires possibles et inimaginables et puis là on dit voilà le résultat. C’est lié aussi à ce que je crois sincèrement que les médias… la qualité des médias que l’on a est en pente descendante. Quand je regarde la une de certains journaux, les plus populaires et pas juste celui que l’on pense je me dis : « Ok, c’est ça qui est supposé informer le monde de comment la société va! »
Opp : On a moins d’information et on a plus de spectacles?
Nicolas : On a trouvé deux rats dans un restaurant chinois à Rosemont. Ça, c’est « front page »… wow! On va aller loin!
Opp : Ça, ça te déçoit un peu! Je sens que ça…
Nicolas : (grand soupir)
Opp : Tu as failli t’échapper!
Nicolas : Je trouve que… mon père est journaliste d’information, un vrai journaliste. Il partait avec son calepin puis il rencontrait le monde. Mon père a rencontré Mesrine quand il est revenu à Montréal, quand il s’est enfui. Il a réussi à le rencontrer aux toilettes… il a fait son entrevue là.
Opp : Imagine!
Nicolas : Il n’y a plus un journaliste aujourd’hui qui… ce n’est plus ça être journaliste aujourd’hui! On ne va pas faire… il y a d’excellents journalistes, mais ils sont noyés dans un océan de médiocrité selon moi.
Opp : On a parlé tout à l’heure un peu de notre petitesse, on parle des journalistes, on parle des difficultés comme entrepreneur de démarrer puis de prendre sa place et de prendre parole. Je veux t’entendre sur : « On sait ben lui! », tu sais tu l’as mentionné tantôt! Habituellement le reste de la phrase c’est : « On sait ben lui y’a de l’argent… ça ne doit pas être droite droite! ». On a une drôle de façon… je parle surtout les entrepreneurs Québécois francophones… on a une relation avec l’argent qui
Nicolas : est malsaine…
Opp : oui, qui est malsaine.
Nicolas : Oui, premièrement c’est historique. C’est même religieux à la base. Puis, oui c’est dommage. C’est vraiment dommage parce que si l’on regarde certains entrepreneurs hommes/femmes qui ont très bien réussi dans le reste du Canada ou aux États-Unis ben littéralement ils aident une société à se bâtir. Combien d’hôpitaux c’est le nom de famille ou d’un gars? Combien d’universités ou de recherches universitaires ou… à Toronto 25 millions awaye! Eille, ça, c’est 25 millions qui ne sortent pas de nos poches. C’est 25 millions qui sortent d’une poche d’une personne. Moi, je suis pour qu’il y ait des millionnaires au Québec! Si tout le monde est conscient que tu as une certaine responsabilité un moment donné.
Opp : L’argent, ça vient avec une responsabilité sociale?
Nicolas : Selon moi, oui. Oui. Oui! Oui, je n’oblige pas le monde à le faire, mais, selon moi… On voit ce qui se passe il y a des enfants… je suis très proche de M. Germain. Le club des petits déjeuners, ils ont servi l’année passée 26 millions de petits déjeuners! Là, tout le monde dit wow félicitations! C’est catastrophique! Ça veut dire qu’il y a 26 millions de fois qu’il y a un enfant qui ne s’est pas présenté à l’école et qui n’avait pas mangé! Donc, là, tu es millionnaire puis tu ne fais rien d’autre pour aider la planète… bahhh! Moi, je crois que tu as une responsabilité.
Opp : Il y a un autre projet-là…
Nicolas : Ben, y’en a plein d’autres projets…
Opp : C’est quoi?
Nicolas : « Oh my god », je… ma tête est en constante évolution, ébullition donc je ne sais pas encore. On lance d’autres produits l’année prochaine, mais des nouveaux marchés. Mais, c’est sûr que j’ai toujours des nouveaux projets. J’ai travaillé longtemps à l’hôpital Ste-Justine, je suis en train de réfléchir à tout ça. Donc, on verra!
Opp : Si tu projetais, et toi et ton entreprise, parce qu’il y a une filiation forte… ton entreprise c’est toi avec ton équipe… dans les 3-4-5 années où tu veux aller?
Nicolas : Oh wow… Je veux premièrement qu’on garde cette joie de travailler. Je crois que tout le monde est content de travailler ici. Tout le monde veut travailler quand ils sont ici et ça, c’est une chance unique que l’on a. Tout le monde est motivé! On est des soldats… tout le monde met « all in » ! C’est un privilège comme entrepreneur d’avoir une équipe comme ça. Je ne veux pas perdre ça, mais on va grandir. On a des nouveaux pays que l’on travaille, des nouveaux produits que l’on produit. Donc, essayer de grandir en gardant cette folie-là! C’est une folie parce que tu sais moi jamais j’aurais rêvé d’avoir des employés qui m’envoient des courriels le dimanche.
Opp : Tu prends ça comme un signe d’appartenance, un signe d’implication…
Nicolas : Oui, énormément!
Opp : Est-ce que tu demandes à tes employés, tes partenaires d’avoir et/ou d’adopter les mêmes valeurs que toi?
Nicolas : Non…
Opp : …travail, famille et tout ça?
Nicolas : Quand ils travaillent ici… quelqu’un qui veut travailler pour nous il nous voit avant! Oui, on reçoit une tonne de CV, mais, on ne prendra jamais quelqu’un qui ne nous connaît pas nécessairement parce qu’on fait énormément de… Tu sais on a pris une quarantaine de personnes qui travaillent aux alentours à temps partiel ou travailleur autonome qui, dès qu’ils nous rencontrent, après 2-3 fois ils disent : « Oh my god, on veut travailler pour vous! » Parce qu’ils voient que c’est comme une grande famille. Je ne vois pas nécessairement mes employés comme des employés-là! C’est une équipe puis on fonce! Tu sais dans une équipe il y a toujours un capitaine ou un… comme LeBron James, tout le reste de l’équipe est tout aussi important!
Opp : On va terminer l’entrevue si tu veux bien avec une question un petit peu plus personnelle pas nécessairement controversée, mais sûrement quelque chose que tu as entendu souvent : « Bah, on sait bien Nicolas Duvernois il est partout! C’est un kid kodak! Il aime ça la caméra puis les médias! » Quand les gens disent ça de toi, ça te fait quoi? Tu te sens comment?
Nicolas : J’adore! Mieux vaut être partout que nulle part! Moi, quand j’étais petit ma mère en blague elle me payait pour pas que je parle!
Opp : Tu es sérieux?
Nicolas : Je n’ai jamais eu d’argent, mais l’offre était sur la table. J’ai toujours eu cette passion de parler de tout et de rien, mais avec du contenu on s’entend! Quand je n’ai rien à dire, je n’ai pas besoin de caméra. Je veux être un acteur social qui n’est pas juste un acteur dans le monde des affaires. Je veux lancer des idées. Je veux contribuer à l’amélioration de notre société et puis, si on m’offre une occasion de… et puis j’en refuse beaucoup donc ceux qui disent que je suis kid kodak, ils seraient déprimés de voir mon horaire. Je crois que, encore une fois, ça revient à la responsabilité. J’ai quand même un parcours atypique, j’ai certaines leçons de vie que je crois qui peuvent inspirer, qui peuvent aider certaines personnes à passer à travers certaines étapes de leur vie. Puis, je trouve que c’est un privilège d’être invité sur toutes les tribunes. Puis, je l’utilise à bon escient. Pas rare sont les fois où je suis invité dans une tribune et pas une fraction de seconde je parle de mes produits. Ce n’est pas une histoire de juste placer ses produits et faire de la publicité sauvage. C’est important pour moi jeune entrepreneur, c’est important pour moi où la ville va, où la province va! On paye assez d’impôts, on travaille ici… c’est très important!
Opp : Tu es très attaché à Montréal?
Nicolas : Oui, je suis… C’est drôle parce que pendant longtemps j’ai réfléchi ce que j’étais parce que moi, je suis moitié-moitié. Mon père est Français et ma mère est Québécoise. Puis, en France on me dit que je ne suis pas Français, au Québec on me dit que je ne suis pas Québécois.
Opp : Tu es Montréalais??
Nicolas : Je suis Montréalais!! À Montréal, ils acceptent que je sois Montréalais!
Opp : Tu as trouvé ta niche! On va faire un petit point d’actualité si tu veux. On vient de sortir de la campagne électorale pour la mairie de Montréal. Qu’est-ce que tu en penses? Es-tu content que le maire Coderre ne soit plus là?
Nicolas : Moi, je dirais que ça l’a été une très belle leçon entrepreneuriale.
Opp : OK!
Nicolas : Moi, j’essaie de regarder tout ce qui se passe d’un point de vue entrepreneur. Un entrepreneur ne doit jamais s’assoir sur son succès. Qu’est-ce que M. Coderre a fait? Il s’est assis sur son succès. Un entrepreneur doit être transparent… dire que ton produit est biologique quand il ne l’est pas c’est de la bouillie. Il n’y a eu aucun débat ou presque, il refusait de débattre. Un entrepreneur ne doit pas gérer une entreprise pour lui-même, mais pour un collectif. M. Coderre c’était baseball, à mort les chiens et les courses électriques! Mais un moment donné, si tu es un jeune entrepreneur et que tu regardes cette campagne-là, tu apprends énormément. M. Coderre est tombé dans le piège du politicien confiant puis c’est triste parce qu’il a repris une ville qui était par terre puis il l’a quand même remontée! Est-ce que c’est parfait? Non, ça ne sera jamais parfait. Mais, M. Coderre a fait de très bons trucs pour la ville, d’excellents trucs pour la ville! Premièrement, il ne s’est pas fait arrêter! C’est une première depuis quelques années! C’est triste parce que c’est quelqu’un qui… moi, je suis président d’une chambre de commerce et je l’ai côtoyé souvent, c’est quelqu’un de très agréable! Mais malheureusement, il est tombé dans certains pièges et puis, aujourd’hui avec les réseaux sociaux, avec les votes qui vont on ne sait plus où… tu sais tout à gauche, tout à droite, tout au centre! Il est tombé dans un piège!
Opp : Mais tu ne penses pas que de changer comme ça à tous les 4 ans de mandataire ça ralentit le développement de la ville?
Nicolas : Je te dirais que l’on donne beaucoup trop de pouvoir à un maire! Moi, je préfère donner le pouvoir au 3 millions de personnes qui habitent à Montréal qu’à une personne qui habite à l’hôtel de ville ou je ne sais pas s’ils habitent-là. Le maire doit être… je ne le vois pas comme un… bien peut-être comme un capitaine. Il nous met la direction, mais c’est les Montréalais qui doivent être fiers de Montréal. Tu sais, ce n’est pas le maire Coderre ou la mairesse Plante qui va être responsable. Moi, je regarde souvent dans le quartier, c’est sale! C’est sale! Il y a des papiers par terre, mais le maire a beau être pro propreté… le papier restera là! C’est le montréalais qui ne doit pas jeter son papier par terre, qui doit faire le nœud dans son sac de poubelle. Je crois que oui c’est très important d’avoir un maire pour la gestion, l’intendance quotidienne de savoir quand déneiger, mais c’est les Montréalais qui doivent bâtir Montréal. Pas le maire de Montréal!
Opp : Tu t’es sûrement fait approcher…
Nicolas : Ahhh, la politique c’est…
Opp : Non, mais tu n’es pas obligé de…
Nicolas : Oui, mais… non, non non… Oui bien souvent! Je suis bien trop impatient pour ça. Moi, il faut qu’il y ait des résultats, il faut qu’il y ait quelqu’un de responsable, il faut qu’il y ait…
Opp : Faut que ça bouge plus vite!
Nicolas : Oui!
Opp : Donc, tu as choisi le monde de l’entrepreneuriat, car ça colle mieux à ta personnalité!
Nicolas : Pour l’instant, oui!
Opp : Nicolas Duvernois, merci beaucoup!
Nicolas : Merci, merci de l’invitation!
Opp : Gregory Slogar avec Nicolas Duvernois pour Opportunités.co!