Entrevue avec Alain Nolet de Poches & Fils
Comment Alain s'est-il joint à l'équipe et quelle valeur y apporte-t-il ou plutôt quelle valeur en retire-t-il?
Entrevue avec Alain Nolet de Poches & Fils
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Opp : Après 25 ans dans une compagnie internationale, tu es maintenant avec Poches & Fils, racontes-nous comment ça s’est fait? Je vais te poser la question rapidement, réponds-y par la suite, l’as-tu fait de façon égoïste ?
Alain : Humm, non. C’est un bon point de vue! Je le fais par plaisir. Au début, je me voyais comme un gars qui allait les coacher, mais en bout de ligne j’en apprends autant que eux en apprennent à travailler ensemble. Surement un petit peu, oui, mais en bout de ligne c’est un partage et un travail d’équipe avec eux qui est extraordinaire. J’en retire autant que eux en retirent.
Opp : Quand je te dis de façon égoïste, je te parles bien sûr de façon humoristique. Parce qu’on se dit : « Bon, on retourne à la base. On retourne dans une startup après plus de 25 ans de carrière, c’est comment travailler avec trois gars comme ça?
Alain : Absolument, c’est ce que je voulais, quand je suis parti de chez Lolë, j’ai reculé, je me suis assis, je réfléchissais. J’avais le goût de travailler dans des entreprises en démarrage, avec des jeunes entrepreneurs mais ce n’est pas évident dans ma position de retourner à la base. Puis le set up que l’on a monté, ce que l’on a mis en place, c’est parfait! Je viens une fois par semaine et ils m’appellent au besoin, le matin de bonne heure car Anthony est vraiment matinal ou le soir, on déjeune, on fait plein de choses ensemble pour s’accompagner. Puis, formellement, je viens passer une journée par semaine à mettre les mains à la pâte et travailler avec eux. J’agis sur des sujets, à ma façon, comme coach.
Opp : À quel point c’est important pour quelqu’un qui a réussi en affaires de redonner à des jeunes comme ça, qui commencent ?
Alain : Ce n’est pas qui redonne à qui, par contre.
Opp : C’est là que l’égoïsme revient ! C’est pour cela que je te parlais d’égoïsme tantôt.
Alain : J’en retire autant, qu’ils en retirent ! Au début, quand j’ai commencé, ils ne comprenaient pas pourquoi je m’impliquais comme ça. Je venais ici, je partageais, je trouvais que j’avais quelque chose à apporter. En même temps c’est rafraîchissant, on a une autre approche complètement à travailler avec des jeunes, donc oui j’en retire beaucoup. Je pense que je suis assis avec eux, c’est que j’avais ma contribution à apporter, à ma façon. Tout le monde s’adapte, là-dedans, autant il faut que je m’adapte qu’eux doivent s’adapter. Effectivement, il y a un brin d’égoïsme là-dedans mais il faut que tu sentes que tu apportes, que tu contribues.
Opp : Est-ce que tu as eu le coup de foudre pour le concept ou tu as eu le coup de foudre pour les gars derrière le concept ?
Alain : C’est un peu des deux. La première chose qui nous frappe c’est le concept parce que c’est mon garçon qui allait à l’école avec Anthony et il m’a parlé du concept ce qui m’a vraiment animé. La deuxième chose c’est que tu rencontres l’équipe, tu rencontres les jeunes qui travaillent et tu tombes un peu en amour avec comment ils travaillent, la dynamique, l’approche. Chacun a une contribution différente dans le groupe, c’est ce qui m’a donné un coup de foudre. Ensuite, c’est le mélange de tout ça qui a fait que c’était intéressant.
Opp : Est-ce que tu vois ça, c’est une question un peu plus personnelle, comme un prolongement de ta carrière ? Je veux dire, après 25 ans de carrière, elle n’est pas finie et elle est en pleine essor, au contraire. Est-ce que tu te dis : « Bon, je reviens dans une jeune entreprise! On voit ça le lancer pour les 30 – 40 prochaines années » ?
Alain : Humm, c’est sûr que j’étais rendu là. Comme je dis, de retourner dans un environnement entrepreneurial ou jeune démarrage ce n’était pas évident. Donc oui c’est un prolongement, mais le scénario ou la façon dont on l’a monté c’est unique. Tout s’est placé naturellement. D’être disponible une journée par semaine au stade de ma carrière, ce n’était pas évident. De venir ici, s’il y avait fallu que je sois à temps plein : un il n’y avait pas de place pour moi et deux ça ne fonctionnerait pas d’un côté comme de l’autre. De me rendre disponible une journée et que ça « fit » aussi avec leurs besoins c’est un enchaînement d’événements qui font que ça fonctionne. Sinon, je ne sais pas comment j’aurais pu arriver à un scénario comme cela, à ce stade de développement-là et au stade de développement de ma carrière. Il faut que je travaille et puis, j’aime ça travailler.
Opp : Donc, tu le fais par passion ! J’imagine que tu vois le potentiel commercial ?
Alain : Commercial et des jeunes aussi !
Opp : Oui, des jeunes entrepreneurs. Le concept en tant que tel et de te dire : « Bon, écoutez les gars, on va amener ce bateau-là loin ensemble et on va faire le tour du monde ! »
Alain : C’est la passion des deux côtés : des jeunes, du projet et moi où je suis rendu. Je l’ai senti le jour 1! Tu regardes avec du recul et tu vois tout de suite comment tu peux apporter avec ton expérience et ton bagage, le mien est financier mais j’ai les deux mains dans les opérations depuis le début chez Lolë. Tout de suite tu vois comment tu peux apporter, comment tu peux contribuer au projet. Puis, tout ça m’a animé dès le jour 1.
Opp : Quand on est un homme d’affaires d’expérience, on se fait proposer beaucoup de projets dans une carrière. Pour moi, c’est très important la question que je vais te poser, le « flash » que tu as eu de te dire : « Je peux apporter quelque chose et je sens que je peux avoir du plaisir en même temps de faire ça », est-ce que ça nous arrive souvent dans une carrière ?
Alain : Moi, c’est la première fois ! J’ai passé le gros de ma carrière dans une seule entreprise dans laquelle on a eu plein de projets, plein de marques, plein d’événements, une succession d’événements qui fait que ça grandissait. C’est la première fois que je reculais, que je réfléchissais puis l’opportunité est arrivée. Je souhaitais une séquence d’événements puis un projet comme celui-là mais je ne le voyais pas, je n’y touchais pas. C’est en les rencontrant que, en s’assoyant ensemble que je l’ai senti qu’on pouvait s’apporter mutuellement. Eux se n’étaient pas évident au début, ils voyaient un gars de finance. Moi je sentais que j’étais plus qu’un gars de finance. Un gars qui avait du vécu. Il y a des événements qui sont arrivés ou qui vont leur arrivés que j’ai vécu au niveau opérationnel, production, marketing, mise en marché. À plein de points de vue, je ne suis pas un spécialiste de rien mais en même temps je suis un généraliste avec du vécu et plein d’expériences.
Opp : Est-ce qu’ils vont te faire un chandail avec un « C » dessus pour capitaine ?
Alain : Ou avec des cheveux gris ! Non, ici je te dirais, c’est un travail d’équipe puis au niveau du leadership il y en a qui développe du leadership naturellement. Je ne pense pas que, pour le type d’entreprise que nous sommes, il y a avantage à ce que je sois nommé capitaine. Je dirais que je suis un coach un peu en arrière-plan, je les supporte des fois en avant mais généralement ceux qui sont en avant c’est les gars. Je sais qu’Anthony prend du leadership au niveau de l’image et de la présentation d’entreprise. En même temps, dans la gestion du quotidien c’est un travail d’équipe. Il n’y en a pas un qui s’est levé en avant pis qui a pris le leadership, c’est un travail d’équipe.
Opp : Merci Alain !
Alain : Ça fait plaisir !
Opp : Merci à toi ! Nous on peut se serrer la main, il n’y aura pas d’échange de microbes.