C’est cool que je sois Intrapreneur, mais c’est quoi ?

Le concept de l’intrapreneuriat a été défini en 1976 par l'américain Ginford Pinchot. L'intrapreneuriat est censé permettre à la grande entreprise de mieux saisir les opportunités que son inertie naturelle laisserait passer sinon (Merci à Wiki !).  Encore le mot opportunité !  J’ai écrit un blogue [CD1] sur le sujet si tu veux en apprendre plus.  Je suis créateur d’opportunités, alors le fait que je sois aussi intrapreneur est la suite logique à ma carrière et mon arsenal d’attributs de consultant au développement des affaires.

J’habite dans les Laurentides depuis quelques temps, c’est fou la quantité de restos qu'il peut y avoir sur la rue principale d’une ville comme Val-David, Mont-Tremblant ou Sainte-Adèle.  Ils se battent tous pour la même chose : location, location, location.  En général, un business et surtout un resto, si c’est mal situé…c’est un échec pratiquement assuré.

« Pratiquement » est le bon mot.  Lorsque j'ai fais mon épicerie pour la première fois dans ma nouvelle ville, j’ai remarqué un petit café situé à l’arrière du Métro, très bien caché, comme un spot réservé à ceux qui le connaissent : COULEUR CAFÉ .  Comme je suis quelqu’un de très curieux, je me suis pointé le nez à l’intérieur pour voir ce qui se passait.  Le design était vraiment cool, c'était paqueté de monde, et l’odeur du café torréfié sur place me rentrait dans les narines aussitôt la porte traversée.

J’ai été vraiment impressionné, alors j’ai commandé un café et un biscuit (les biscuits aux fruits sans sucre sont débiles).  Il y avait plein de choix de café, d'une vingtaine de provenances différentes, alors j’ai demandé à la madame de me faire une surprise.  J’étais flabbergasté !  Son expresso de la Tanzanie, c’était comme croquer dans un chocolat 85% frais fait.  J’ai alors ramassé 4-5 sacs de café en grains que j’ai essayé dans les jours qui ont suivi.

J’ai habité pendant 1 an en Amérique Centrale, principalement au Panama, alentours des fermes de café, alors admettons que je connais quand même bien le café.  Les cafés de Couleur Café étaient tous vraiment incroyables.  Je trouvais cependant que celui du Panama pourrait être meilleur, c’est quand même un des meilleurs cafés du monde.  J'ai donc envoyé un E-Mail à la propriétaire. De plus, je trouvais ça surprenant qu’un torréfacteur qui a aussi 5 restos et 8000 amis Facebook n'ait pas d’E-Commerce. Voici mon courriel :

« Bonjour ! Le café, ça me passionne !  Je viens d’arriver à Sainte-Agathe et j’ai été manger dans l’un de vos cafés. C’est vraiment l’fun comme concept ! J’ai habité 1 an en Amérique Central, surtout au Panama, alors je connais quand même bien ça ! J’ai essayé plusieurs cafés que vous vendez (ils sont tous très bon) et je pense que celui du Panama pourrait être meilleur.  Si ça vous intéresse, j’habite à 5 minutes de votre usine, ça me ferait plaisir de passer et de parler de café.

Bonne journée et surtout, lâchez pas, le monde a besoin de vous !

Carl Durocher »

Le jour même, j'ai reçu un courriel m’invitant à venir prendre le café avec eux, ce que j’ai fait avec plaisir !

Lors ma première rencontre au mois de février avec Annie Gaudet, la fondatrice de COULEUR CAFÉ, ça été facile de voir qu’on avait tous les deux beaucoup d’intérêt à travailler ensemble sur un projet futur.  J’ai posé beaucoup de questions pour en apprendre le plus possible sur sa vision, ses valeurs, et ses objectifs.  J’ai senti une opportunité d’affaire pour le développement d’une plateforme web. Je lui ai demandé si elle était intéressée à me rencontrer à nouveau dans deux semaines si je lui revenais avec un plan d’affaire et une petite étude de marché pour le développement d’un E-Commerce et aussi, si elle était intéressée à un partenariat avec un intrapreneur.  Sa réponse a été positive !  Je me suis mis sur la planche à dessin et j’ai monté le plan d’affaire.  

Pour monter le plan d’affaire d’un E-Commerce, on doit rencontrer des agences marketing ou des agences web.  J’avais fait mes recherches et je connaissais bien mon budget, donc quand j'ai rencontré les agences, je savais où je m’en allais et j’ai pu avoir une idée claire de leurs stratégies et de leurs visons.  Mon choix c’est définitivement arrêté chez ROUGE .  Comme j'avais bien établi mes critères avant de rencontrer les agences tel que je l'explique dans l’article « Comment choisir une agence marketing ? », pour moi c’était clair.  En plus, l’accueil chez ROUGE est hyper chaleureux et j’ai eu l’impression de rentrer dans un mini-Google…  Leurs bureaux sont hyper bien décorés, les gens ont du style et sont assis relax sur des ballons devant leur MAC…on se sent à Silicon Valley ! (Je n’y suis jamais allé, mais comme dans les films !)

Lorsque j’ai présenté mon budget et mon projet à ROUGE, je voulais connaître leur vision à eux, leur approche et leur stratégie.  J’ai rencontré Bob Mainguy, VP numérique et Dominique Laverdure, Chef de la direction et associé.  J’ai présenté le projet comme si je voulais leur vendre l’idée, comme si c’était eux les acheteurs.  Ensuite, j’ai écouté ce qu’ils avaient à dire.  Leur stratégie ressemble beaucoup à une des agences que j’avais déjà rencontré, mais leur vision était très différente.  Bob est un grand consommateur de café et c’est un gars écoresponsable, mon genre de client.  Lorsque j’ai demandé à Bob et Dominique pourquoi je devrais faire affaires avec eux plus qu’une autre agence, voici ce qu’ils m’ont répondu : "parce qu’on y croit à ton projet !". 

Selon moi et plusieurs entrepreneurs, la vision et la relation entre une entreprise et son agence marketing sont les points les plus important.  Une agence marketing, c’est celle à qui vous donnez le mandat de faire partager votre passion et votre vision avec le reste du monde ! 

Je suis donc retourné avec beaucoup d’informations, un plan préliminaire, un budget ainsi que ma vision chez COULEUR CAFÉ.  À partir de ma première rencontre jusqu’à la signature de notre convention d’actionnaires, il y a eu une dizaine de rencontres et 3 mois de travail.  L’entreprise E-COULEUR CAFÉ compte 3 actionnaires : Annie Gaudet, Prés. MAISON DE TORRÉFACTION COULEUR CAFÉ, Dominic Rheault, Prés. Et TI chez D-Technologie , et moi-même, Carl Durocher, Consultant chez opportunites.co.  L’E-Commerce est présentement en construction et sera mis en ligne pour début septembre. 

Reste à l’affût pour la suite de mon aventure d’INTRAPRENEUR, et en attendant, voici les 5 trucs qui suivent peuvent t’aider si vous décidez de devenir intrapreneur !

Les 5 trucs que j’ai appris dans mon aventure d’INTRAPRENEUR.

1. Arrive avec du cash

C’est beaucoup plus facile de persuader quelqu’un d’adhérer dans un projet si toi aussi tu mets la main dans ta poche !  Ce n’est pas obligé d’être de l’argent comptant, du temps ou un début de projet c’est bien aussi ! Mais le cash, reste le cash… si tu en as pas, il existe des tonnes de façons pour trouver du financement!

2. « Appelez les avocats plus tard. »  -Seth Godin

Un deal d’intrapreneurship ou de développement des affaires qui ne se produira jamais ne causera pratiquement jamais de problème.  C’est important d’avoir une clarté juridique, mais il y a une tonne de stats qui démontre qu’un NDA de 10 pages et des contrats dispendieux ne protège personne.  C’est une perte d’argent et de temps.

3. Patience et longueur de temps valent mieux que force et rage 

Lorsqu’on contacte un entrepreneur pour lui proposer un deal, dis-toi qu’il a beaucoup plus à perdre que toi.  Mets-toi dans sa position, il ne te connait pas et tu lui demanderas probablement des informations confidentielles sur son entreprise.  Soit constant dans tes démarches, ne va pas trop vite dans tes requêtes. La confiance, ça se mérite.  51/49 de Gary Vaynerchuk. , regarde ça !

4. « Les attentes sans entente font les mésententes » - mon mentor

Mon mentor va être content de la lire celle-là !  Lorsque le projet est en marche, ça prend une bonne convention d’actionnaires.  Aussi, je recommande fortement quelques meetings avec un CDE-SADC de ta région pour que les tâches de chacun soit bien définies, écrites et signées par toi et tes partenaires. Attention : en général, ce sont des comptables, pas des visionnaires ! Ils sont là pour travailler dans le concret avec des chiffres, pas des idées.  Aussi, quand tu es consultant, c’est super important que les objectifs, les budgets, etc. soient tous écris et signés. Ça évite un paquet de problèmes.

5. Garde des jokers dans ton jeu 

Une idée sans exécution, ça ne vaut pas grand-chose.  Mais si tu approches une entreprise bien établie qui est capable d’être rapide pour l’exécution d’un projet, tu peux te la faire prendre.  Alors avant que le contrat soit signé, assure-toi de garder un intérêt pour ton futur partenaire, garde certaines de tes idées pour toi et assure-toi qu’il sache que tu en as plusieurs dans ton sac qui attendent juste une entente pour que tu les partages.

            Bref, si tu veux partir en business, que tu as de l’expérience mais qui te manque des liquidités ou des ressources complémentaires à ton projet, prends ton téléphone et appel des entreprises déjà existantes, tu resteras surpris de l’ouverture d’esprit des gens d’affaires et la quantité d’entre eux qui souhaitent croitre ! Lâche pas !