Entrevue avec Nicholas Dubeau et Alexandre Vanier de Poches et Fils

Organiser des partys au secondaire à vendre des chandails avec des poches ou bien quitter son agence web pour partir à l’aventure. Leur parcours est aussi surprenant qu’un pâté chinois imprimé sur une poche!

Entrevue avec Nicholas et Alexandre de Poches et Fils

Entrevue intégrale:

 

Entrevue transcrite:

Opp : Avez-vous toujours eu la fibre entrepreneuriale en vous ou c’est en tombant sur un concept incroyable de poche, que vous vous êtes dit : « Moi, je veux travailler avec des poches toute ma vie! »

Alexandre : Moi, ça fait quand même un petit moment que j’ai un peu l’esprit entrepreneur. Depuis le début du cégep en fait, j’ai lancé une agence web pour commencer donc j’ai toujours été à mon compte pour faire des contrats. Par la suite, je me suis un peu lancé dans l’univers startup, où j’ai essayé de lancer quelques projets. Certains ont marché, d’autres moins. Donc, moi j’étais déjà à ce niveau-là, Poche et fils ça m’a accroché donc j’ai embarqué dans l’aventure. 

Nicholas : De mon côté, j’organisais des partys à la fin de mon secondaire et de mon cégep. C’était beaucoup d’organisation, c’était un peu de l’entrepreneuriat même si c’était dans l’événementiel. Je pense que n’importe qui qui est en affaires, qui réussit et qui perdure là-dedans et qui n’est surtout pas dans son domaine nécessairement, dans le sens que nous on vend des chandails à poches donc nous sommes dans la mode, alors que dans le fond nous ne sommes pas nécessairement des gars de mode. Si tu réussis à rester là-dedans et d’avoir du succès je pense que ça prouve un peu que tu es un entrepreneur. 

Opp : Donc ça vous a complètement sorti de votre zone de confort de vous joindre à ce projet-là et à le fonder?

Nicholas : Bien, en fait, justement Anthony a étudié en finances, j’ai étudié en actuariat, Alex a étudié en web. Donc celui qui est le plus dans son domaine c’est Alex, mais justement d’avoir fait des études autres que ça et de ne pas nécessairement avoir été des gars qui s’intéresse à la mode ça nous apportait quelque chose de différent par rapport aux autres. Un élément différenciateur qui a fait que ça l’a fonctionné et on approchait les gens d’une autre façon. De ce côté-là, je trouve ça intéressant et je pense que dans tous les domaines le fait d’être complémentaire et d’amener quelque chose de nouveau, un œil qui n’est pas, on dit souvent si tu es trop proche de la feuille tu ne vois pas ce qui écrit dessus. C’est un peu ce côté-là qu’on a approché notre clientèle.

Opp : Est-ce que c’est une bonne chose d’être trop proche de l’arbre, trop proche de la feuille comme tu l’as déjà transformée en feuille, c’est bon, est-ce une bonne chose de faire ça dans le domaine de la mode ? Où est-ce qu’il y a tant de gens qui disent que c’est difficile l’entreprise du textile, de la mode ou du linge, les coûts de production, etc., etc. ?

Nicholas : Justement, il y a beaucoup beaucoup de brands qui se lancent et qui vont utiliser une approche plus classique surtout en ce moment qui est de dire une petite « quote », une petite phrase, une belle fille sur une photo sur Instagram. Ça l’a vendu déjà, on l’a déjà vu, on l’a déjà fait pis il y en a que ça marche encore, mais c’est des brands déjà très bien établis qui justement ont lancé cette mode-là probablement il y a 5 – 10 ans. Alors, nous on essaie d’apporter quelque chose de différent qui était l’humour. On essaie d’accrocher les gens avec quelque chose d’humoristique puis finalement on leur montre ce que l’on fait pis le produit est accrocheur aussi alors ça fait qu’on les avait hameçonnés et ils reviennent. Quand il y a une poche dans laquelle il se voit, dans laquelle ils se reconnaissent alors ils achètent le produit. Souvent c’est les autres qui se « taggue », mon frère a un pug et il s’agit que je voie un « post » avec un pug dessus pis je le « taggue » dessus et c’est fini. 

Opp : Donc, il faut se reconnaître dans notre poche, c’est ce que tu dis ?

Nicholas : Je pense que c’est un gros point qui fait que le produit est intéressant. Le « branding » est différent de ce que l’on peut voir traditionnellement dans la mode et le produit ben il y a déjà des chandails avec des « prints » qui se font, mais justement c’est le fait que les gens se reconnaissent dans ce que l’on vend qui fait que c’est encore plus populaire.  Nous avons fait Montréal en poches récemment, les gens sont fiers d’habiter dans un tel ou tel quartier donc ils se sont procuré ces poches-là. Puis, c’est la même chose pour les gens qui ont des chats… tout le monde y trouve son compte. On essaie de développer de plus en plus de produits où, disons, mon oncle Fernand va se retrouver aussi. 

Opp : D’avoir des gens de background aussi différent; de ton côté tu as joué au Football avec Anthony, Alain vient vous rejoindre, tu viens du web… Habituellement, ça cause de belles rencontres, entre quatre associés comme ça. Est-ce que c’est un défi pour vous autres? Ou, vous avez tous la même vision et vous patinez tous du même bord ? 

Alexandre : C’est vraiment un beau défi surtout au début quand on apprend à se connaître, on a vraiment des backgrounds différents, des opinions différentes, des caractères différents, des personnalités vraiment fortes chaque de notre bord donc, c’est sûr que ça cause de vraiment bonnes discussions qui nous amènent à avancer plus rapidement que d’autres, mais ça aussi c’est des arguments, des confrontations, mais toujours qui finissent par nous faire avancer plus vite. 

Nicholas : C’est vraiment comme il dit, c’est au départ que c’était plus « ruff » parce que l’on apprend à se connaître et puis, personnellement, moi et Anthony, on était là en premier même qu’Anthony était là avant. Puis là, tu partages un peu de ta business avec quelqu’un d’autre donc tu partages aussi, il faut que tu partages tes idées… Il faut que tu viennes à un consensus pour prendre une décision surtout au départ que tout le monde faisait n’importe quoi donc toutes les décisions tout le monde est impliqué. Finalement, on est plus chacun dans nos domaines et ça fait qu’on prend des décisions tous les jours que les autres n’ont même pas besoin d’être dans le processus décisionnel et quand l’on prend des décisions plus stratégiques tout le monde est impliqué. Nous avons appris à travailler ensemble puis moi, je trouve ça juste intéressant d’avoir plus de points de vue, de places différentes. Si l’on avait quatre gars en finance, sûrement que l’on serait limité dans nos idées. Nous avons Alex qui est plus artistique et qui fait du web aussi, nous avons Alain qui est en comptabilité donc il amène la structure, nous avons Anthony qui est en finance, mais qui est juste disjoncté et qui a plein d’idées folles puis il y a moi qui a un « background » en actuariat, peut-être plus structurel. C’est vraiment un beau mix de tout ça qui fait qu’on est rendu là aujourd’hui. Puis, il y a nous autres dans cette business-là, mais il y a aussi tous les employés et nous sommes rendu à peu près 25 dans la business et des fois on sonde nos employés pour savoir leur opinion sur plein de décisions. Je pense que c’est bien important parce qu’on est 4, mais 25 personnes qui pensent sur le même projet et qui amènent des idées sur un même projet. Donc, ça vaut bien plus que 4 ! 

Opp : Merci !

Nicholas : Ben, ça fait plaisir !

Greg Lanctot

Greg est un créateur de relations hors pair, passé maître dans l'art d'organiser son temps entre sa vie professionnelle et sa passion pour l'haltérophilie et le CrossFit. Il est un entrepreneur qui attaque chaque défi de front. Fort d'un bagage de 10 ans dans les médias, où il est passé par des organisations comme Astral, Bell Média et La Presse (où il a été nommé dans le prestigieux "Top 30 Under 30" d'InfoPresse), il désire maintenant mettre à profit cette expérience pour son autre passion; le café. Sa vision d'une entreprise doit être très près de ses valeurs familiales, équitables, de partage, d'intégrité et de transparence.